Les impacts pour le secteur de la vigne et du vin au Canada
En 2015, l’industrie canadienne de la vigne et du vin a contribué pour 9,04 milliards de dollars à l’économie canadienne, la Nouvelle-Écosse contribuant à 218 411 000 dollars en retombées économiques9. La production de vin et de raisin du Canada se produit dans les régions du sud, car la limite nordique de la production de vin à l’échelle mondiale est généralement limitée aux climats situés entre 30° et 50° de latitude.10
Surtout dans les régions plus fraîches du Canada, le nombre de degrés-jours de croissance et les hivers froids, qui risquent d’endommager les vignes, sont des facteurs limitants pour la culture de la vigne10,11. Les cépages hybrides résistants au froid et adaptés à une saison courte, comme L’Acadie et le Baco Noir, sont plus communs en Nouvelle-Écosse que les variétés Vitis viniferas, qui nécessitent plus de chaleur et une saison de croissance plus longue12,13.
Si des températures plus chaudes dues au changements climatiques pourraient permettre l’introduction de variétés de Vitis viniferas de meilleure qualité, telles que le pinot noir et le chardonnay13, elles pourraient aussi accentuer certains risques, comme un stress thermique accru ou des maladies telles que l’oïdium, lorsqu’elles sont associées à des conditions humides. 11
Figure 2 : Changements projetés des degrés-jours de croissance (10 °C) et de la saison sans gel à Halifax, en Nouvelle-Écosse.
Évolution des degrés-jours de croissance (10 °C) (haut) et de la saison sans gel (bas) pour Halifax, de 1950 à 2100, simulée par l’ensemble de 24 modèles climatiques de l’ensemble de données BCCAQv2. Les lignes en gras représentent les valeurs médianes et la plage du 10e au 90e percentile pour chaque RCP est représentée par un ombrage coloré.
Les projections climatiques pour la Nouvelle-Écosse indiquent une augmentation substantielle des degrés-jours de croissance (10 °C) et une saison sans gel plus longue en raison des changements climatiques. Pour la Nouvelle-Écosse au cours de la période 1981-2010, la valeur médiane des degrés-jours de croissance (10 °C) était de 861 degrés-jours, et les 10e et 90e percentiles étaient de 818 et 879 degrés-jours. Selon le RCP 8.5, ces valeurs devraient augmenter pour atteindre une médiane de 1115 degrés-jours et des valeurs des 10e et 90e percentiles de 1001 et 1254 degrés-jours d’ici 2021-2050. Suivant les seuils indiqués dans le tableau 1, cette augmentation projetée ferait passer le potentiel climatique à la culture de la vigne de « non-recommandé » à « bonne » pour les degrés-jours de croissance (10 °C).
Afin de mieux informer, le secteur de la vigne et du vin, la Fédération de l’agriculture de la Nouvelle-Écosse (NSFA) a développé le projet AgriRisk qui vise à soutenir la prise de décision et le renforcement de la résilience du secteur viticole de la province. Le projet AgriRisk a développé plusieurs outils qui associent les informations sur l’évolution d’indices climatiques critiques à d’autres informations pertinentes pour la prise de décision8.