Au Centre canadien des services climatiques, nous sommes toujours à l’affût de nouvelles façons d’adapter et de présenter les données aux Canadiens. Dernièrement, nous avons essayé de définir des zones climatiques modifiées en fonction des estimations futures pour les régions auxquelles se réfèrent les ingénieurs et les concepteurs de bâtiments afin de s’assurer que les codes et les réglementations appropriés en matière d’efficacité énergétique sont appliqués. Consultez nos travaux préliminaires et laissez-nous savoir si vous aimeriez trouver ce genre de produit sur le site DonneesClimatiques.ca.
Le climat a un impact majeur sur les performances énergétiques d’un bâtiment. Pour qu’un bâtiment protège de façon sécuritaire et confortable contre, et résiste à, un large éventail de conditions météorologiques, les concepteurs et les ingénieurs du bâtiment doivent respecter les codes d’efficacité énergétique locaux et les exigences de résistance thermique. Ces réglementations établissent, entre autres, les exigences minimales pour certaines propriétés thermiques des composantes de l’enveloppe du bâtiment, telles que les valeurs d’isolation, qui mesurent le degré d’isolation de l’intérieur d’un bâtiment par rapport à l’extérieur, et le coefficient de gain de chaleur solaire pour les fenêtres, ou la quantité de chaleur du soleil qui peut être transmise par les fenêtres.
En raison de la diversité du climat au Canada, les exigences en matière d’efficacité énergétique varient considérablement entre les différentes régions. Pour aider les ingénieurs et les concepteurs à choisir les exigences appropriées dans leur juridiction, le Code national de l’énergie pour les bâtiments – Canada (CNÉB) a divisé le Canada en six « zones climatiques », nommées 4, 5, 6, 7a, 7 b et 8. La zone 4 est la zone la plus chaude, et les bâtiments exigent donc généralement moins d’isolation que les bâtiments de la zone 8, la zone la plus froide.
Les zones climatiques du Code national de l’énergie du Canada sont fondées sur l’accumulation de degrés-jours de chauffage (DJC). Les DJC sont basés sur le nombre de degrés Celsius pour lesquels la température moyenne d’un jour donné est inférieure à 18 °C. Par exemple, si la température moyenne quotidienne est de -10 °C, la valeur des DJC pour ce jour est égale à 28. Cependant, si la température moyenne quotidienne est supérieure à 18 °C, la valeur des DJC pour cette journée est zéro. Les DJC sont comptabilisés tout au long de l’année. Plus la valeur totale des DJC est élevée, plus le climat est froid. La valeur moyenne (récente) des DJC pour Ottawa est d’environ 4 500 alors que la moyenne pour Iqaluit est plus proche de 10 000.
Cependant, en raison du réchauffement climatique qui s’est déjà produit et qui devrait se poursuivre, ces zones climatiques existantes ne représentent plus précisément la réalité climatique que les bâtiments connaissent aujourd’hui, ni tout au long de leur durée de vie utile. Si les conceptions ne sont pas faites expressément pour le climat à venir, les bâtiments seront de plus en plus mal adaptés à leur climat, ce qui les placera à un risque accru de surchauffe – un problème de santé et de sécurité pour les occupants et qui pourrait occasionner des rénovations coûteuses.
Toutefois, étant donné que les zones climatiques sont établies en fonction de la température, il est relativement simple d’utiliser les projections du modèle climatique pour définir les zones climatiques modifiées en fonction des estimations futures. Cela permettrait aux concepteurs et aux ingénieurs de comprendre de manière proactive l’ampleur de la nécessité de prendre en compte les besoins énergétiques futurs, dès maintenant. Nous avons donc décidé d’effectuer un essai.
Discussion : qu’en pensez-vous?
Ces cartes indiquent qu’on prévoit un changement important dans ces zones climatiques, surtout si les émissions mondiales de gaz à effet de serre suivent de près le scénario à forte émission de carbone (RCP8.5). Cela implique qu’un grand nombre de structures connaîtront des conditions qui ne correspondront pas aux exigences en matière de rendement énergétique de leur région. En outre, le changement de classification des zones climatiques suggère que les besoins énergétiques sont très différents selon les municipalités, ce qui influence considérablement la façon dont nous concevons les bâtiments. Il semblerait donc qu’un produit de ce type puisse être bénéfique pour le secteur des bâtiments.
Cependant, le simple fait de disposer de nouvelles données ne signifie pas automatiquement que les pratiques seront modifiées. Il faudra d’abord que les organismes nationaux comme le CNÉB approuvent ces données et les publient en tant que nouvelle norme nationale. Plus important encore, parce que les codes et les règlements de l’énergie sont établis et appliqués au niveau provincial ou territorial, de nombreux documents de procédure et de réglementation devront être revus, révisés et publiés à nouveau. Il faudra également que ces documents soient approfondis pour donner de nouvelles directives aux professionnels sur la façon d’interpréter le modèle climatique et de naviguer les incertitudes futures des émissions de gaz à effet de serre, facteurs qui ne sont pas présents dans la carte historique des zones climatiques.
C’est pourquoi nous aimerions beaucoup connaître votre avis à ce sujet. En particulier :
- Aimeriez-vous que ce produit soit élaboré et disponible sur le site DonneesClimatiques.ca?
- Êtes-vous susceptible d’utiliser ces renseignements volontairement pour prendre des décisions éclairées sur le climat?
- Quels sont, selon vous, les autres obstacles à l’adaptation qui pourraient empêcher ces renseignements d’être le plus utile possible?
- Pensez-vous que les codes et normes nationaux seront susceptibles d’adopter de nouvelles zones climatiques modifiées en fonction des estimations futures dans un avenir proche?
Veuillez prendre le temps de nous faire part de votre avis par courriel et de partager cette présentation avec vos collègues.