Évaluations des risques climatiques du CVIIP
Le premier endroit sélectionné en Colombie-Britannique pour une évaluation à l’aide du protocole CVIIP a été l’autoroute Coquihalla, qui longe la rivière Coquihalla en terrain montagneux avec des pentes abruptes. Cette évaluation a porté sur une grande variété de variables climatiques, mais il en est finalement ressorti que l’augmentation des précipitations représentait le risque le plus important, en raison de son impact sur la gestion du drainage. D’autres aspects des changements climatiques, comme les vagues de chaleur ou les incendies de forêt, ne semblaient pas présenter de risques significativement accrus pour l’infrastructure routière en Colombie-Britannique (bien qu’il ait été reconnu que le feu peut aggraver les problèmes de drainage et d’érosion).
Le ministère a ensuite appliqué le protocole CVIIP à un tronçon de la route 16 qui se situe entre Vanderhoof et Burns Lake. L’enquête de Coquihalla a permis de mieux comprendre les risques climatiques affectant les infrastructures dans un climat montagneux et côtier, tandis que l’enquête de la route 16 a permis d’examiner les risques dans l’environnement du plateau intérieur. À la suite de ces évaluations de la vulnérabilité, le BC Ministry of Transportation and Infrastructure a permis de constater que les phénomènes de rivières atmosphériques (un phénomène climatique dans lequel il y a des précipitations massives de type mousson sur une très courte période) ont augmenté à la fois en intensité et en fréquence, et que de tels changements sont susceptibles de se poursuivre.
Ces évaluations ont également aidé Dirk Nyland et le BC Ministry of Transportation and Infrastructure à considérer le Protocole non seulement comme un outil pour les aider à faire face aux changements climatiques, mais comme un processus pour faire face à un climat déjà en évolution. Le protocole pourrait les aider afin que les ingénieurs utilisent de meilleures informations pour la construction dès l’étape de la conception.
D’autres évaluations ont été réalisées pour trois segments d’autoroutes différents à travers la province qui traversent tous un terrain montagneux escarpé : la route 20 dans la région de Bella Coola, la route 37A dans la région de Stewart et la route 97 dans la région de Pine Pass. Sur la base des résultats des enquêtes de Coquihalla et de la route 16, ces évaluations ont pu se concentrer sur un plus petit nombre de paramètres climatiques importants, en particulier sur les précipitations. Ces trois régions ont été sélectionnées, car elles avaient toutes été affectées par des précipitations extrêmes.
Afin de reproduire les aspects de l’analyse CVIIP pour ces trois routes, on peut choisir des variables sur donneesclimatiques.crim.ca pour voir les tendances des précipitations sur certaines cellules de la grille (figures 1-3).
Comme le montrent les figures 1 à 3, le nombre annuel de jours avec de fortes précipitations (que l’on peut voir en analysant la variable Jour de précipitations > 20 mm) augmentera au cours du siècle pour chaque emplacement, en particulier si l’on considère le scénario de fortes émissions (RCP 8.5). Étant donné que les événements météorologiques extrêmes se sont historiquement avérés problématiques pour ces trois tronçons routiers et que la variabilité naturelle se poursuivra dans un climat changeant, une tendance à la hausse des précipitations moyennes dans ces zones et le nombre croissant de jours avec précipitations élevées indiquent que les précipitations extrêmes seront probablement plus problématiques au cours des prochaines décennies.