Contexte
Une sécheresse survient lorsqu’il n’y aucune précipitation pour une période prolongée ; le manque d’eau disponible peut avoir un impact négatif sur les personnes, les écosystèmes, l’industrie et des secteurs comme l’agriculture1,2. Les sécheresses peuvent durer plusieurs semaines ou s’étendre sur plusieurs années et se caractérisent souvent par l’absence d’un début et d’une fin clairs, ce qui les distinguent des autres aléas climatiques1,3,4. Bien que le phénomène de rareté de précipitations soit plus souvent associé aux saisons de croissance que sont le printemps et l’été, les sécheresses peuvent survenir durant n’importe quelle saison. Les sécheresses varient également quant à leur aire géographique et peuvent affecter de très petites comme de très grandes zones1,3,4.
Les températures mondiales devraient augmenter en raison du changement climatique. En raison de cette augmentation, l’évapotranspiration sera plus importante, ce qui entraînera un risque accru de sécheresse3,5. L’augmentation de la prévalence des sécheresses pourrait se produire malgré une augmentation concomitante des précipitations, comme on s’y attend avec les changements climatiques, puisque les effets de précipitations plus abondantes seraient vraisemblablement surpassés par ceux des augmentations de température6. Malgré l’incertitude propre aux estimations d’évapotranspiration potentielle, on s’attend avec un degré de certitude moyen à ce que les sécheresses augmentent en fréquence et en sévérité dans le sud des Prairies canadiennes et à l’intérieur de la Colombie-Britannique au cours de l’été, notamment vers la fin du 21e siècle, selon des scénarios de fortes émissions3,5. Toujours selon un scénario d’émissions de gaz à effet de serre élevées (RCP8.5), d’autres régions du Canada (p. ex. Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest ; Guelph, Ontario) doivent s’attendre, d’ici la fin du siècle, à connaitre des étés plus secs et des hivers plus humides ainsi qu’une récurrence des déficits hydriques modérés sur une base annuelle6.
L’indice normalisé d’évapotranspiration des précipitations (SPEI)7 identifie la gravité des sécheresses et donne une indication du déficit (valeurs négatives) ou du surplus (valeurs positives) d’eau de surface par rapport aux conditions hydroclimatiques de la période de référence choisie. L’indice SPEI prend en compte les précipitations ainsi que l’évapotranspiration potentielle, et permet des comparaisons sur différentes échelles temporelles et spatiales.6,7 L’inclusion de l’évapotranspiration potentielle, et donc l’effet de la température sur l’évapotranspiration, permet à l’indice SPEI de prendre en compte le bilan hydrique climatique et l’impact possible du changement climatique sur la sécheresse dans le futur.6,7
Donneesclimatiques.a.ca peut être utilisé pour explorer comment l’indice SPEI pourrait changer dans le futur sur une base saisonnière (SPEI 3 mois) ou annuelle (SPEI 12 mois) en réponse aux scénarios d’émissions de gaz à effet de serre faibles, modérées et élevées (RCPs 2.6, 4.5 et 8.5, respectivement). La figure 1 illustre les projections de SPEI pour Saskatoon (SK).