Comprendre les trajectoires communes d’évolution socio-économique (SSP)

Pourquoi existe-t-il un éventail de résultats provenant des modèles climatiques?

L’avenir est incertain, et nous ne savons pas exactement à quoi il ressemblera. Les causes principales de ces incertitudes sont: le développement socio-économique et l’évolution des émissions de gaz à effet de serre dans le futur, la variabilité naturelle du climat telle que simulée par les modèles climatiques (appelée variabilité interne) et les modèles eux-mêmes.

Les scénarios d’émissions nous permettent d’envisager différentes questions pour nous aider à planifier l’avenir: « et qu’est-ce qui se passerait si…? »

Les changements climatiques résultent des perturbations causées par l’activité humaine mais nous ne savons pas exactement comment les êtres humains se comporteront et comment  les émissions de gaz à effet de serre évolueront dans le futur.

Les scénarios d’émissions nous aident à comprendre un éventail de futurs potentiels, en fonction entre autres des différentes quantités d’émissions de gaz à effet de serre.

Les scénarios d’émissions actuellement utilisés sont appelés profils représentatifs d’évolution de concentration, ou RCP (Representative Concentration Pathways en anglais).

Ils apparaissent sous forme bandes colorées dans le graphique.

Alors pourquoi existe-t-il plusieurs scénarios d’émissions ou profils futurs?

Ces profils futurs nous présentent les différentes possibilités résultants de combinaisons des différentes évolutions des facteurs suivants:

Croissance de la population

Activité économique

Intensité énergétique

Développement socioéconomique

Changements d’utilisation des terres

Politique climatique

Les différentes combinaisons de ces hypothèses conduisent à différents niveaux d’émissions de gaz à effet de serre. Ces scénarios d’émissions sont ensuite utilisés dans les modèles climatiques pour simuler la réponse du climat.

Regardons de plus près ces trois scénarios RCP sur DonnéesClimatiques.ca

RCP 8.5 : le scénario d’émissions élevées

RCP 4.5 : le scénario d’émissions modérées

RCP 2.6 : le scénario d’émissions faibles

Les trois RCP indiquent l’augmentation du forçage radiatif en 2100 par rapport à 1850 résultant, entre autres, des émissions de gaz à effet de serre et d’aérosols dans l’atmosphère en fonction des différentes combinaisons d’hypothèses qui composent les scénarios.

RCP 2.6

RCP 2.6, le scénario d’émissions faibles, nous présente un futur où nous limitons les changements climatiques d’origine humaine. Le maximum des émissions de carbone est atteint rapidement, suivi d’une réduction qui mène vers une valeur presque nulle bien avant la fin du siècle.

Il signifierait une augmentation de la température moyenne mondiale de 1°C d’ici la fin du siècle, tandis que cette augmentation de la température moyenne atteindrait 1.8°C sur le territoire canadien.* Ce scénario est généralement compatible avec l’objectif de température mondial défini dans l’Accord de Paris.

*comparé à une période de référence initiale de 1986-2005.

RCP 4.5

RCP 4.5, un scénario d’émissions modérées, nous présente un futur où nous incluons des mesures pour limiter les changements climatiques d’origine humaine.

Ce scénario exige que les émissions mondiales de carbone soient stabilisées d’ici la fin du siècle.

Au Canada, suivre le RCP 4.5 signifierait une augmentation de la température moyenne de 3,2°C d’ici la fin du siècle. *

* comparé à une période de référence initiale de 1986-2005.

RCP 8.5

RCP 8.5, le scénario d’émissions élevées, nous présente un futur où peu de restrictions aux émissions ont été mises en place. Les émissions continuent d’augmenter rapidement au cours de ce siècle, et se stabilisent seulement après 2250.

Au Canada, suivre le RCP 8.5 signifierait une augmentation de la température moyenne de 6,3°C d’ici la fin du siècle.*

* comparé à une période de référence initiale de 1986-2005.

Alors, pourquoi avons-nous besoin de ces différents scénarios d’émissions?

Les renseignements climatiques du passé ne sont pas suffisants pour nous permettre de prendre des décisions pour notre futur.

Comme vous pouvez le voir dans la plupart des graphiques sur DonneesClimatiques.ca, l’avenir ne ressemblera pas au passé (représenté par grise).

Il n’existe pas d’approche universelle pour choisir le profil à adopter- ça dépend d’un grand nombre de facteurs spécifiques au type de projet, à l’horizon temporel, etc.

Si on compare les RCP au cours des 30 prochaines années, on observe peu de différence entre les différents RCP.

Toutefois, si on compare les résultats sur une période plus longue, la voie que nous emprunterons devient beaucoup moins certaine; et elle dépendra des décisions que le Canada et d’autres pays prendront pour réduire les émissions et adopter des technologies propres.

Puisque nous ne savons pas précisément ce qui se passera dans l’avenir, il est important de prendre en considération l’éventail des climats futurs possibles en utilisant plus d’un scénario d’émissions dans notre planification pour faire face aux répercussions des changements climatiques.

Pour en savoir plus sur les répercussions des changements climatiques au Canada, consultez le Rapport sur le climat changeant du Canada.

Si vous avez des questions sur l’utilisation de l’information et des données climatiques, veuillez communiquer avec le Centre d’aide des services climatiques.

Pourquoi devrais-je utiliser plus qu’un modèle?


L’avenir est incertain, et nous ne savons pas exactement à quoi il ressemblera. Comme nous l’avons expliqué dans notre article sur l’incertitude des modèles, les causes principales de ces incertitudes sont: le développement socio-économique et l’évolution des émissions de gaz à effet de serre dans le futur, la variabilité naturelle du climat telle que simulée par les modèles climatiques (appelée variabilité interne) et les modèles eux-mêmes.


Les modèles climatiques sont des représentations mathématiques du système climatique réel. Même si tous les modèles climatiques suivent les mêmes principes physiques du système climatique, chaque modèle utilise des méthodes légèrement différentes, ce qui entraîne des différences entre les modèles et les données simulées qu’ils produisent.
Chaque modèle possède des forces et des faiblesses différentes. Ces différences peuvent découler des formulations utilisées, notamment dans les paramétrages (représentation des processus sous-maille, les nuages par exemple), ou encore de l’échelle spatiale, qui modifie la façon dont ils représentent la topographie entre autre.

Dans cette présentation, nous expliquerons pourquoi il est recommandé d’utiliser plusieurs modèles, désignés comme un ensemble, pour avoir une meilleure idée à quoi l’avenir pourrait ressembler.

Le graphique a été produit à partir d’un ensemble de 24 modèles climatiques développés par des groupes de recherche à travers le monde, puis exécuté pour trois scénarios différents représentés par les zones ombragées (bleu: RCP 2.6; vert: RCP 4.5; rouge: RCP 8.5).

Pour mieux comprendre, reconstruisons le graphique à partir du début, en nous concentrant d’abord sur le scénario d’émissions élevées, également appelé RCP 8.5.

Chaque scénario est composé de plusieurs modèles. Voici la température provenant d’une simulation d’un modèle climatique qui prévoit un réchauffement d’environ 10°C d’ici 2100 selon un scénario d’émissions élevées.

Cette seconde simulation d’un autre modèle climatique prévoit un réchauffement d’environ 4.5°C d’ici 2100 toujours selon un scénario d’émissions élevées.

Les deux exemples des diapositives précédentes présentent le haut et la base de la plage de résultats des modèles. Tous les résultats de l’ensemble des simulations des différents modèles se situent quelque part entre les deux.

Alors, quel modèle choisir?

Malheureusement, aucun modèle n’est meilleur que les autres. Chaque modèle est une représentation mathématique unique et sophistiquée du système climatique. Voilà pourquoi nous utilisons un ensemble de modèles sur le site DonneesClimatiques.ca.

L’utilisation des centiles nous permet de voir où se situe la majorité des résultats des modèles et d’ignorer les valeurs aberrantes. Les résultats des modèles sont également appelés des sorties ou des simulations, car ils simulent le climat.

Pour bien comprendre, examinons de plus près une année en particulier.

Nous pouvons déterminer la valeur du 10e centile pour une année particulière. Autrement dit, 10% des simulations de modèles sont inférieures ou égales à cette valeur.

Nous pouvons aussi déterminer la valeur du 90e centile pour la même année. Autrement dit, 90% des simulations de modèles sont inférieures ou égales à cette valeur.

La plupart des simulations de modèles se situent entre le 10e et le 90e centile. Puis, nous pouvons calculer le 50e centile, ou la médiane, où la moitié des résultats des modèles se situent en dessous de cette valeur, l’autre moitié au-dessus.

Ces centiles peuvent ensuite être déterminés pour chaque année.

Maintenant, faisons un zoom arrière. Nous pouvons voir tous les modèles (lignes noires), la plage des modèles qui sont entre les 10e et 90e centiles (la gamme en rouge clair), et la médiane de l’ensemble (ligne rouge).

Pour faciliter la visualisation, supprimons les modèles individuels.
Pour simplifier, nous pouvons cacher tous les modèles individuels et simplement afficher la plage de simulations des 10e et 90e centiles ainsi que la médiane de l’ensemble.

La même méthode est appliquée aux deux autres scénarios d’émissions sur le site DonneesClimatiques.ca, (vert pour RCP 4.5 et bleu pour RCP 2.6), comme vous le verrez en explorant les données et les indices disponibles sur DonneesClimatiques.ca.

Au moment de tenir compte des projections climatiques dans la prise de décision, il est important d’utiliser un ensemble de simulations produites par différents modèles climatiques afin d’être prêt à répondre à l’éventail des différents climats futurs possibles.

Pour en savoir plus, regardez nos vidéos sur l’intégration de l’information climatique dans la prise de décision.

Pour en savoir plus sur les répercussions des changements climatiques au Canada, consultez le Rapport sur le climat changeant du Canada.

Si vous avez des questions sur l’utilisation de l’information et des données climatiques, veuillez communiquer avec le Centre d’aide des services climatiques.